Temporalité

L’enquête commencera par la temporalité elle-même (premier axe de recherche). Il s’agira ici d’investir d’abord les traditions phénoménologiques et herméneutiques, tout en laissant une place à d’autres perspectives théoriques qui permettent d’aborder de façon exemplaire le schème continuité-discontinuité – par exemple la controverse entre Bergson et Bachelard.

On privilégiera la façon dont différents philosophes (Ricœur, Derrida, Henry, Levinas etc.) ont réceptionné les travaux de Husserl sur la conscience intime du temps.

Une attention toute particulière sera portée à la façon dont ces auteurs reprennent et déplacent certaines des distinctions conceptuelles fondamentales qui structurent l’analyse husserlienne sur le temps, en particulier celles entre rétention et souvenir secondaire ou entre protention et projet conscient.

Le maintien ou le déplacement de ces distinctions conceptuelles met en jeu à chaque fois un type de rapport entre continuité et discontinuité qui engage systématiquement une certaine façon d’articuler rapport au passé et rapport au futur.

Sur fond de ces analyses, il s’agira d’établir rigoureusement le type de rapport à l’avenir qui est impliqué par tel ou tel type d’articulation entre continuité et discontinuité et de dégager ainsi les conditions à même la structure temporelle d’une projection critique dans son rapport au présent, en prenant en considération également la dimension de la narrativité et de la discursivité.